Une suite de valeurs observée a une progression arithmétique si pour passer d'un terme au suivant, on lui ajoute une valeur fixée (la raison). Mathématiquement celà se définit de la manière suivante :
Une suite $(u_n)$ est arithmétique de raison $r$ si elle est définie par la formule de récurrence :
$$
\left\{
\begin{array}{ccc}
u_{n+1} &=& u_{n} + r \\
u_0 &=& \text{terme initial}
\end{array}
\right.
$$
La suite des nombre pair $ (P_n) = (0,2,4,6,8,10,...)$ a une progression arithmétique car elle augmente de $2$ entre chaque terme.
Le $(n+1)$-ième terme $P_{n+1}$ est égal au précédent auquel on ajoute $2$, c'est à dire $P_{n} + 2$. On a la formule de récurrence suivante :
$$
\left\{
\begin{array}{ccc}
P_{n+1} &=& P_{n} + 2 \\
P_0 &=& 0
\end{array}
\right.
$$
La suite des nombres pairs n'est rien d'autre que la suite arithmétique de raison $r=2$ et de premier terme $0$.
La suite des nombre impairs $ (I_n) = (1,3,5,7,9,11,...)$ a une progression arithmétique car elle augmente de $2$ entre chaque terme.
Comme pour les nombres pairs, le $(n+1)$-ième terme $I_{n+1}$ est égal à $I_{n} + 2$. On a la formule de récurrence suivante :
$$
\left\{
\begin{array}{ccc}
I_{n+1} &=& I_{n} + 2 \\
I_0 &=& 1
\end{array}
\right.
$$
En changeant seulement la valeur initiale, on obtient une suite très différente.
La suite des puissances de $2$ : $(P_n) = (1,2,4,8,16,...)$ n'est pas arithmétique. En effet, la différence entre deux termes consécutifs n'est pas toujours la même :
$$
\left\{
\begin{array}{ccc}
P_{2} &=& P_{1} + 1 \\
P_3 &=& P_2 + 2
\end{array}
\right.
$$
Or, $2\neq1$ donc, la suite n'est pas arithmétique.
La formule de récurrence permet de calculer les termes dans l'ordre à partir du premier. La propriété suivante donne une formule explicite permettant le calcul de termes d'indices arbitraires:
Soit $(u_n)$ une suite arithmétique de raison $r$ et de terme initial $u_0$. Pour tout entier $n$, on a :
$$
u_n = u_0 + n r
$$
Dans la formule par récurrence, si on doit partir de $u_0$ ajoutera $r$ autant de fois qu'il faut pour arriver jusqu'à $u_n$
Dans la formule explicite, on ajoute directement $n\times r$ au premier terme $u_0$ pour faire les $n$ étapes en une seule :
Ce qui donne :
$$
\begin{array}{ccc}
u_{1} &=& u_{0} + r \\
u_{2} &=& u_{0} + 2r \\
u_{3} &=& u_{0} + 3r \\
&...& \\
u_{n} &=& u_{0} + n r \\
\end{array}
$$
La suite des nombres pairs $(P_n)$ est définie explicitement par :
$$ u_n = 2 n$$
On peut ainsi calculer n'importe quelle valeur directement :
$$
\begin{array}{ccccc}
u_{0} &=& 2\times 0 &=& 0\\
u_{1} &=& 2\times 1 &=& 2\\
u_{2} &=& 2\times 2 &=& 4\\
u_{1000} &=& 2\times 1000 &=& 2000\\
\end{array}
$$
Le $1000$-ème nombre pair est $2000$ !
De même, La suite des nombres impairs $(I_n)$ est définie explicitement par :
$$ u_n = 2 n + 1$$
Et donc, on est heureux d'apprendre que le 1000ème nombre impair est $2\times1000+1 = 2001$ !
Ces exemples sont très simples. Parfois les suites arithmétiques sont un peu plus complexes (jamais vraiment, ce sont des suites assez basiquesNon, je n'ai mis aucun gif ici ! Un peu trop évident...)...
Afin de démontrer qu'une suite $(u_n)$ est arithmétique, il faut montrer qu'il existe un nombre réel $r$ tel que $u_{n+1} = u_n + r$.
Pour cela, on calcule $u_{n+1} - u_n$ et après simplification on doit obtenir un nombre réel. La suite est alors arithmétique et ce nombre est la raison $r$.
Afin de démontrer qu'une suite $(u_n)$ n'est pas arithmétique, il suffit de trouver des contre-exemples, c'est à dire trouver un entier $k$ tel que :
$$
u_{k+1} - u_{k} \neq u_{k+2} - u_{k+1}
$$
Soit $(a_n)$ et $(b_n)$ deux suites définie par :
$$
\begin{array}{cccc}
a_n = (n-2)^2
&
\text{ et }
&
b_n=(n+1)^2
\end{array}
n\in\mathbb{N}
$$
-
Montrer que les suites $(a_n)$ et $(b_n)$ ne sont pas arithmétiques
-
Pour tout $n\in\mathbb{N}$, on définit la suite $(u_n)$ par $$ u_n = a_n - b_n $$
Démontrer que $(u_n)$ est arithmétique. Préciser son premier terme $u_0$ et sa raison $r$.
-
-
On calcule les trois premiers termes de $(a_n)$ :
$$
\begin{array}{ccc}
a_0&=& (0 - 2)^0 = 1 \\
a_1&=& (1 - 2)^1 = -1 \\
a_2&=& (2 - 2)^2 = 0 \\
\end{array}
$$
Si (a_n) était arithmétique on aurait une raison $r$ telle que $a_1 - a_0$ = $a_2 - a_1$. Or $a_1 - a_0 = -2$ et $a_2 - a_1 = 1$. La suite $(a_n)$ n'est pas arithmétique.
-
On calcule les trois premiers termes de $(b_n)$ :
$$
\begin{array}{ccc}
b_0&=& (0 + 1)^0 = 1 \\
b_1&=& (1 + 1)^1 = 2\\
b_2&=& (2 + 1)^2 = 9 \\
\end{array}
$$
De même on a $b_1 - b_0 = 1$ et $b_2 - b_1 = $. La suite $(b_n)$ n'est pas arithmétique.
-
Soit $n\in\mathbb{N}$. On calcule $u_{n+1} - u_n$ :
\begin{array}{ccl}
u_{n+1} - u_n &=& a_{\color{red}{n+1}} - b_{\color{red}{n+1}} - (a_\color{blue}{n}-b_\color{blue}{n}) \\
&=& (\color{red}{n+1} - 2)^2 - (\color{red}{n+1} + 1) - \left((\color{blue}{n} - 2)^2 - (\color{blue}{n}+1)^2\right) \\
&=& (n-1)^2 - (n+2)^2 - (n-2)^2 + (n+1)^2\\
&=& n^2-2n+1 - (n^2+4n+4) - (n^2-4n+4) + (n+2n+1)\\
&=& n^2-2n+1 - n^2-4n-4 - n^2+4n-4 + n^2+2n+1\\
u_{n+1} - u_n &=& -6\\
\end{array}
De plus $u_0 = a_0 - b_0 = 4-1=3$. Donc $(u_n)$ est une suite arithmétique de premier terme $u_0 = 3$ et de raison $r=-6$